Conseil européen : audition de Benjamin Haddad
Je souhaite revenir sur les suites des rapports de MM. Draghi et Letta, sur le double terrain du marché unique et de la concurrence. Le rapport Letta, a insisté sur ce qu'il a appelé la « complexité décourageante » des vingt-sept législations différentes, qui prive les entreprises européennes d'un véritable marché unique. Le code européen des affaires pourrait-il être une réponse ? Où en sommes-nous dans les discussions sur un tel projet ?
Le rapport Draghi a souligné que la politique européenne de concurrence était une autre faiblesse de l'Union européenne. Il a appelé à la constitution de vrais champions européens dans tous les domaines. Dans le secteur bancaire, par exemple, JP Morgan pèse autant en bourse que les dix premières banques européennes réunies : nous sommes des nains à côté de nos concurrents.
Nous avons besoin d'adapter notre politique de concurrence et de redéfinir ses rapports avec la politique industrielle : avançons-nous sur ce terrain ? La France a un rôle à jouer en la matière, on nous a assez reproché d'être des tenants de la politique industrielle au détriment de la politique de concurrence. N'est-il pas temps de dire que, désormais, nous voulons aussi parler de concurrence ?