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Projet de loi de Finances 2026 : Focus sur les collectivités

Publié le 
18.7.2025
 - Mis à jour le 
18.7.2025

Le discours du premier ministre sur le projet de loi de finances 2026 et les 5,3 milliards d’euros d’économies demandés aux collectivités locales par le ministre Rebsamen ont posé un cadre de négociation.

Que sait-on aujourd’hui ?

  • Le dispositif de lissage conjoncturel des recettes fiscales des collectivités (DILICO) prévu par la loi de finances sera reconduit et élargi en 2026, avec maintien du remboursement partiel de l’édition 2025 (30 %).
  • La dynamique de TVA sera à nouveau écrêtée, la DGF restera stable en valeur, les dotations d’investissement reculeront, au motif d’un cycle électoral peu porteur en projets. Ce qui est acquis également : le retour du fonds de sauvegarde pour les Départements en difficulté, réabondé à hauteur de 300 M€, avec des critères à redéfinir.

Dès lors, il convient d’être prudent quant aux effets d’annonce sur ces 5,3 Mds €.

En effet, même en doublant le DILICO (≈2 Mds € net) et en rognant partiellement la TVA (≈600 M€), il manque 2,7 Mds € à identifier.

Si nous ne pouvons écarter que Bercy ne rogne certaines dotations d’investissement supplémentaires, ou écrête certaines recettes (TSCA, TICPE, TVA résiduelle), voire tente un peu de cavalerie budgétaire par des gels indirects ou décalages de versements, vous pouvez compter sur le Sénat pour avoir une approche exigeante notamment sur le FCTVA et l’indexation des bases fiscales, indispensables pour la gestion de nos collectivités.

Rien n’est figé à ce stade, les négociations de l’été ajusteront la copie : dialogue budgétaire avec les associations d’élus, ajustements techniques en administration centrale, lectures politiques…

Le PLF 2026 n’est encore qu’un projet à forte teneur symbolique, dont l’atterrissage dépendra tout autant des rapports de force que des hypothèses macroéconomiques de rentrée.


La réforme des modalités de vote des personnes détenues définitivement adoptée

Une proposition de loi modifiant les modalités du droit de vote des personnes détenues a été adoptée, le 20 mars dernier, par le Sénat, avec l'objectif de la faire adopter définitivement avant les élections municipales de mars 2026. Elle permettrait de répondre à des difficultés concrètes rencontrées dans certaines communes. Votée conforme à l’Assemblée-Nationale, elle vient de recevoir l’aval du Conseil Constitutionnel ce jour, après saisine de la France Insoumise.


Louis Vogel était le rapporteur de ce texte au nom de la commission des lois.

➡️ Voici la vidéo de l’intervention en discussion générale :

Explications. Les détenus, comme l’ensemble de nos concitoyens, ont la possibilité de participer à la vie démocratique, sous réserve qu’ils n’aient pas été privés de leurs droits civiques, au travers d’un vote exprimé par correspondance depuis une réforme en date de 2019.

Très concrètement, pour voter par correspondance, ceux-ci doivent demander à être inscrits sur la liste électorale de la commune chef-lieu du département ou de la collectivité d’implantation de l’établissement pénitentiaire. Ils sont alors affectés dans un bureau de vote correspondant le plus proche du lieu de détention.

Le saviez-vous ? Le Conseil d’Etat en 2019 relevait que, dans au moins six communes chef-lieu, le nombre d’électeurs susceptibles d’être inscrits au titre du nouveau dispositif représentera plus de 5 % du nombre total d’électeurs inscrits. Dans plusieurs autres communes, dont Alençon, Bordeaux, Pontoise et Bobigny, c’est plus de 2 %.

Le fait d’inscrire des centaines de détenus sur une seule commune, fût-elle chef-lieu de département, alors qu’ils n’ont en réalité aucun lien avec cette commune, pose une difficulté qui n’a pas été anticipée par le législateur il y a 6 ans. Exemple le plus frappant : celui d’Évry-Courcouronnes. Les détenus de la prison de Fleury-Mérogis susceptibles de voter sont au nombre de 1 300, ce qui représente… 9 % des votants de la commune Évry-Courcouronnes aux législatives de 2024, par exemple. Ces votes sont donc susceptibles de faire basculer le résultat d’une élection locale, alors qu’il s’agit d’électeurs sans lien avec la commune.

L’enjeu : la commission des lois, sous l’impulsion de Louis Vogel, a donc souhaité répondre aux impératifs de maintien de l’expression démocratique des détenus, du principe d’équité pour les communes, d’expression locale du vote et d’équilibre en matière d’organisation, en proposant de distinguer les élections locales et nationales et d’instaurer deux systèmes différents. Or, cette situation s’expose à des recours et des complications tant pour les prochaines municipales que pour les élections locales dans leur ensemble, dans lesquels les niveaux de participation peuvent être faibles et les écarts étroits. La commission des lois a estimé qu’il en est de même pour les élections législatives.

➡️ Consulter le rapport


Ce que change le texte :
pour les élections à circonscription unique (élection présidentielle, élections européennes et référendums), le système de vote par correspondance est maintenu, puisque les voix sont comptabilisées à l’échelle nationale. Dans ce cas, le fait de centraliser les votes des détenus dans la commune chef-lieu du département où ils sont écroués ne pose pas de problème.

Pour les élections locales, en revanche, la commission des lois a admis l’idée de supprimer ce système, ce qui ne laissera plus aux détenus que le choix de l’autorisation de sortie ou du vote par procuration. Le texte adopté propose donc l’instauration du système hybride : procuration ou autorisation de sortie pour les élections locales, et vote par correspondance dans la commune chef-lieu du département pour les élections nationales.

Portrait de Louis Vogel, sénateur Seine-et-Marne

Louis Vogel, sénateur de Seine-et-Marne

  • Professeur des universités et juriste
  • Vice-président de la commission des affaires européennes
  • Membre de la commission des lois
  • Membre du groupe Les Indépendants - République et Territoires
  • Juge à la Cour de Justice de la République
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